Mozambique. Fermeture de fait de l’espace d’expression des médias en raison de frais d’accréditation exorbitants

L’introduction par les autorités mozambicaines de frais d’accréditation exorbitants pour les médias est une atteinte à la liberté de la presse ; il s’agit là d’une tentative flagrante de répression des journalistes, a déclaré Amnesty International mardi 14 août.

Aux termes de la nouvelle réglementation, les correspondants étrangers vivant dans le pays devront verser plus de 8 600 dollars des États-Unis par an pour rendre compte de l’actualité mozambicaine tandis que les journalistes free-lance locaux seront redevables de frais d’accréditation supérieurs à 500 dollars.

« L’imposition de ces nouveaux frais n’aura pour seul effet que d’empêcher les médias de publier des informations sur le Mozambique, même si ce n’est pas là le but initial visé. Quand les journalistes locaux et internationaux ne rendront plus compte de l’actualité du pays, en raison du coût que cela représente, c’est la population qui subira les conséquences d’un manque d’information, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique australe.

« Les autorités mozambicaines doivent immédiatement supprimer ces frais et autoriser les médias locaux et internationaux à publier gratuitement des articles sur le pays. »

C’est la première fois que le Mozambique impose des frais d’accréditation aux médias.

Les nouvelles stations de radio nationales seront contraintes de verser près de 35 000 dollars des États-Unis pour obtenir une licence de radiodiffusion, auxquels viendront s’ajouter des frais annuels pour renouveler leur licence. La radio est l’une des principales sources d’information au Mozambique, en particulier dans les régions les plus reculées où l’information est rare.

« L’histoire nous enseigne que le respect de la liberté de la presse a des implications positives en termes de développement. À l’inverse, l’application par les autorités mozambicaines de frais d’accréditation extrêmement prohibitifs pour contrôler les médias ne peut se traduire que par une détérioration de la situation pour la société et le développement », a déclaré Deprose Muchena.

Complément d’information

La nouvelle réglementation relative aux frais d’accréditation des médias, qui figure dans le décret n° 40/2018, a été adoptée par le Conseil des ministres le 23 juillet 2018. 

Ce texte a été ratifié par le Premier ministre Carlos Agostinho de Rosário, et devrait entrer en vigueur d’ici la fin du mois.

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Robert Shivambu, responsable médias d’Amnesty International pour l’Afrique australe : +27 11 283 6000 ou +27 83 437 5732 ou robert.shivambu@amnesty.org

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